J’utilise, depuis longtemps (1985), un "truc" vraiment extraordinaire pour les débutants qui ont bien du mal à positionner leur main gauche correctement : j’ai remarqué qu’une main gauche bien positionnée solutionnait dans bien des cas des problèmes de "petit doigt récalcitrant" et de soupape d’air.
C'est quoi une main gauche "bien positionnée" ?
Appelons-la comme ça, la position qu’adoptent, instinctivement, sans concertation entre eux, les diatonistes qui utilisent leurs 4 doigts pour les boutons de basses/accords plus le pouce pour la soupape : la main gauche dans l’alignement de l’avant-bras, celui-ci légèrement en montée (le coude plus bas que la main).
Virtuellement, cette position "allonge" le petit doigt : faites l’essai, mettez votre main gauche dans la courroie et vous constaterez que, si la main remonte, le petit doigt est "avantagé" et au contraire, si la main descend, le petit doigt est encore plus... petit.
Mais, me direz-vous - et vous n’aurez pas tort - la main gauche a tendance à glisser vers le haut, comme la courroie se détend, avec le poids de l’accordéon, la dure loi de la pesanteur... Et c’est là que l’habileté du musicien confirmé, qui fait corps avec son accordéon, se révèle : il sait, lui, comment faire tenir sa main à sa place ! Il la creuse un petit peu, pour la bloquer entre la courroie et la calandre de bois, ce qui, au passage, avantage encore un petit peu plus le petit doigt, qui a présent n’a plus de petit que le nom.
Et notre débutant, qui a déjà bien assez de mal à se dépêtrer entre les deux mains, les pieds, les copains qui se plantent (ou est-ce lui ?), comment prendre ses marques, ses repères pour qu’il la "chope", cette bonne position de main gauche ? Je vais vous confier le truc, que m’a montré début des années 80 (quand j’étais débutant) Wim Eeckman, joueur de diato belge : il suffit de rajouter une petite bande de tissu qui va retenir la main et l’empêcher de glisser et de remonter.
Utile pendant quelques temps, on peut n’utiliser cette sangle que le temps nécessaire à l’apprentissage de début, s’en passant dès qu’elle ne sera plus nécessaire, ou la conserver si le confort qu'elle apporte s'avère intéressant (jeu debout, par exemple).
Un dessin valant mieux que de longues explications
La sangle (environ 40 par 4 ou 5 cm de large) dans un tissu non extensible et pas trop épais (du ruban, par exemple) (pas du biais, hein ?)
Fixation : enlever les 2 vis qui fixent la courroie en dessous de l’accordéon, présenter la sangle et revisser la courroie par dessus (la sangle est en dessous de la courroie et vers l’arrière).
Plus simple encore (voir les photos plus bas) : utiliser une vis de plaque de main gauche (comme sur le Hohner 2915 de la photo) ou un pied fixé par une vis pour attacher la sangle : en quelques instants, c'est fait !
Réglage : à la mise en place, la sangle repliée arrive au niveau du milieu du 3ème bouton en partant du bas (Basse G/D pour un diato en sol/do) et en arrière de la courroie. A moduler légèrement en fonction de l’épaisseur de votre poignet.
Notez la position de la sangle, un peu en arrière de la courroie (donc vers vous) : pour mettre la main, la passer d’abord dans la sangle puis sous la courroie, la sangle vient naturellement se mettre dans le creux du poignet.
Sur un beau Hohner 2915 (presque neuf...)
Ici, c'est facile d'utiliser la vis du cache plutôt
que de dévisser la courroie de main gauche.
mais attention, il faudra parfois changer la vis
pour une vis plus longue.
Voilà le résultat !
Une position de main agréable, et sans trop de peine pour le petit doigt.
Voilà, ce truc que j'ai introduit en Bretagne vers 1985, d'abord auprès de mes élèves, et qui s'est répandu ensuite, a déjà fait de nombreux heureux.
Profitez-donc de la mise en place de la sangle pour régler votre courroie de main gauche (pas trop lâche, ni trop serrée) : jetez un œil au tuto de réglage de courroie !
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